Enquête
La reconnaissance au travail passe d’abord par le salaire

Si 53 % des salariés se disent satisfaits de leurs relations avec leur employeur, l’autre moitié pointe un manque de reconnaissance du fait de salaires trop bas, selon les résultats d’une enquête commandée par l’association des salariés agricoles d’Occitanie.
Vos relations avec vos salariés sont-elles bonnes ? C’est la question qui a été posée aux salariés agricoles de l’Occitanie (ex-Régions des Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées).
Dans le cadre de son programme d’actions 2014-2020 et en partenariat avec le conseil régional, la chambre régionale d’agriculture et de la Direccte d’Occitanie, l’Association des salariés agricoles d’Occitanie a souhaité en effet plancher sur les relations entre salariés et employeurs agricoles. Une partie du travail a été déléguée aux étudiants de la licence professionnelle « droit et gestion des entreprises agricoles » de l’Université Capitole 1 de Toulouse, qui ont mené l’enquête auprès des salariés de la région. En voici les premiers résultats.
Des moins de 20 ans et plus de 50 ans très contents
Globalement, les relations entre l’employeur et ses salariés sont jugées satisfaisantes : 53 % des salariés estiment avoir de « bonnes » relations avec leur employeur. Ce sont les moins de 20 ans et les plus de 50 ans qui se montrent les plus comblés.
Des 40-50 ans plus rétifs
La tranche d’âge des 40-50 ans enregistre en revanche le plus grand nombre de mécontents. Et parmi les sujets qui divisent, l’amplitude horaire importante, ainsi que des horaires coupés dans la journée et aléatoires qui apportent peu de disponibilité pour la vie de famille, sont des raisons souvent avancées.
Reconnaissance et salaire, indicateurs toute catégorie
Mais la préoccupation qui revient le plus souvent tourne autour de la reconnaissance au travail. 53 % des salariés interrogés estiment bénéficier de cette reconnaissance, en raison d’un salaire en cohérence avec leur travail et leurs compétences. Pour les autres, en manque de reconnaissance – et cela rassemble 47 % des salariés – c’est aussi le salaire qui joue. Parmi les arguments développés par ces salariés, on note : « salaire au Smic », « j’ai un poste de cadre mais le salaire d’un ouvrier », « le salaire n’est pas en lien avec la compétence », « salaire bas en apprentissage ». Conséquence : les personnes qui se sentent freinées par leur salaire estiment avoir de moins bonnes relations avec leurs employeurs.
L’importance des consignes
Des consignes trop précises, inexistantes, ou irréalistes sont également mises en exergue par les salariés insatisfaits. À l’autre extrémité, l’autonomie avec des consignes précises, et des décisions prises en commun, se révèlent être un réel un facteur de réussite de la relation entre l’employeur et ses salariés sur l’exploitation, tout comme l’accès aux formations.
D’une façon générale, les désaccords se règlent par la discussion, pour 70 % des salariés. Mais 6 % des désaccords ne se résolvent jamais.
Une centaine de salariés a répondu à l’enquête, qui reste ouverte pour ceux qui souhaiteraient encore témoigner de leur expérience avec leur employeur. Il est à noter qu’une majorité de ceux interrogés sont en CDI (63 %), les autres sont en apprentissage (19 %), en CDD (12 %) ou en contrat saisonnier (6 %). 80 % ont au moins le baccalauréat.
Pour plus d’informations : le site de l’Association des salariés agricoles d’Occitanie.